Château Latour

Yves Beck ne dégustera plus Château Latour

Cette information n’en est pas vraiment une : Yves Beck ne dégustera plus Château Latour ! En tout cas plus au Château Latour…

Pourquoi ?

C’est assez simple. Une histoire de jalousie dirons certains, une injustice, dirons les autres. La vérité se trouve au milieu : depuis des années, Château Latour ne laisse pas goûter le dernier millésime mis en bouteille avant le mois de janvier suivant la mise. Exemple : Latour 2016 a été mis en bouteille en 2018. Il ne sera donc pas possible, pour les professionnels, de le déguster avant janvier 2019.

En fait, c’est une règle très simple. Elle est établie et nous, dégustateurs et journalistes, n’avons de toute manière pas d’autre choix que de l’accepter. C’est, d’ailleurs, une décision tout à fait légitime de la part des dirigeants du Château Latour; c’est leur vin, ce sont donc eux qui choisissent quand il sera goûté, et par qui. Le bémol : certains dégustateurs, Lisa Perroti Brown du Wine Advocate par exemple, sont épargnés de cette règle et ont pu déguster le Château Latour 2016 en novembre 2018.

Quel est le problème ?

Vous l’aurez compris, le problème est une question d’égalité de traitement. Pour quelle raison les journalistes et dégustateurs professionnels doivent-ils se tenir à une règle alors que visiblement elle n’est pas là même pour tout le monde ?

Yves Beck ne joue pas à ces jeux là

Cela c’était déjà passé l’année passée. On a laissé passé en se disant que c’est un incident de parcours. Cette année, rebelote ! Il y a certaines choses que j’accepte, en fait même beaucoup de choses, mais s’il y a bien un élément qui me déplait profondément, c’est l’inégalité de traitement et les passe-droits au nez et à la barbe des professionnels. Le fait de pouvoir déguster Château Latour est important pour les dégustateurs pro. Pour quelle raison, certains journalistes et/ou dégustateurs ne sont-ils pas tenus de se tenir aux règles pourtant clairement définies par le Château Latour ? Personnellement, c’est un agissement que je ne comprends pas, respectivement que je n’accepte pas. La conséquence est donc évidente pour moi : à l’avenir je ne goûterai plus Château Latour à la propriété.

Quelle est la conséquence ?

Pour le Château Latour, bien évidemment, absolument aucune, Yves Beck n’y relève d’aucune importance (ce qui est tout à fait ok, soit dit en passant). La conséquence est surtout négative pour moi, mais pourquoi m’en plaindre puisque j’ai décidé moi-même, que Yves Beck ne dégustera plus Château Latour ? A vrai dire, je ne me plains pas, je râle un peu et, surtout, je souligne que je ne laisse pas tout passer, même s’il me faut renoncer à déguster un des vins les plus prestigieux du monde !

Je tiens, pour conclure, à souligner que je n’ai aucune amertume et que mon seul regret concerne l’équipe du Château Latour, en particulier Hélène Genin et Domingo Sanchez qui m’ont toujours accueilli à bras ouvert et qui réalisent un travail exceptionnel. Château Latour est une des, si ce n’est LA, propriété les plus régulières du bordelais. Je les remercie sincèrement pour leur professionnalisme et j’espère bien que cette trêve prendra fin un jour. Le jour où nous serons tous équivalent aux yeux des instances dirigeants du domaine !

Et maintenant on fait quoi ?

Bah, rien de spécial. J’irai chercher une bouteille de Château Latour à la cave 😉